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Adraylia
30 mars 2006

voyage en enfer (10)

Par Bauglir

L’ambiance était morne. Bauglir sentait le regard désespéré de Niabea posé sur lui. Il était recroquevillé dans un coin sombre et regardait le sol, toujours accablé de pensées noires.

Bauglir !

La voix de sa sœur lui fit relever brusquement la tête. Pourquoi était elle là ? Il ne voulait pas qu’elle assiste à ce spectacle. Mais il comprit vite qu’elle avait ressentit sa souffrance et ses pensées. Décidément il ne se ferait jamais à ce don télépathique et à la vitesse surnaturelle d’Arlong. En tout cas elle était là, devant lui et son regard laissait transparaître de forts sentiments, subtil mélange de haine et de tristesse.

C’est alors que la voix du dragon s’éleva et ses paroles figèrent Bauglir. Ses yeux allaient désormais de sa sœur à l’être légendaire. C’était impossible. Il mentait, il ne pouvait que mentir. Tout ce qu’il disait n’était que mensonge. Sa sœur ne pouvait avoir du sang démoniaque dans les veines. Bauglir calma son esprit ardent et les pièces du puzzle se mirent en place toutes seules. Arlong ne mentait pas. D’ailleurs Adraylia commençait à user de ses pouvoirs qu’elle avait hérités de son père. Quelques lignes de la lettre qu’avait trouvé Bauglir dans les ruines de la maison de son père lui revinrent en mémoire.
« Il me faut livrer combat à un démon qui se trouve à l’autre extrémité de l’île, une prophétie ancienne dit que seule une femme de mon peuple pourra le vaincre. »
Alaryanne n’avait pas tué le démon…

Bauglir était tiraillé entre la haine et l’amour. Il avait une haine incompréhensible contre sa sœur et contre sa mère. Sa mère qui avait porté cet enfant et sa sœur pour ce qu’elle était. Jamais il ne pourrait la regarder en face et pourtant… Pourtant il savait qu’il ne pouvait lui en vouloir. Que ce n’était pas de sa faute et qu’elle apprenait également ses origines.
Alors qu’elle s’activait à défaire le maléfice d’Inamé, Bauglir la regardait. Ce n’était qu’une humaine, rien de plus et elle restait sa sœur. Même s’il s’était juré de combattre toute forme démoniaque sur ces terres, il ne pouvait en vouloir à sa sœur et la détester. Il avait même une vague d'affection pour elle et il se mit à sa place. Il aurait pu d’ailleurs se retrouver à sa place.

Peu à peu le corps de Bauglir retrouvait forme et ses tissus se régénéraient rapidement. Pourtant au fur et à mesure qu’il se réformait son énergie diminuait et il se trouva vite dans l’impossibilité même de réfléchir. Il s’effondra, tombant dans l’inconscience.

Sa sœur veillait sur lui. Elle était assise à coté de lui sur la couche et lui souriait. Mais son expression changea et dans ses yeux brûlait un feu malfaisant. Puis elle bondit sur lui et commença à vouloir l’étrangler révélant une dentition faite de crocs. Et tout en l’étouffant elle rigolait d’un rire profond et lugubre. Bauglir se dégagea et sortit dans le couloir en courant. Il se retourna et la porte avait disparut. Derrière lui il entendit le cri de sa sœur qui l’appelait effrayée. Il fit volte face et vit Adraylia se faire traîner par les cheveux par une créature démoniaque. Le seigneur pris son épée et commença à courir vers elle mais plus il avançait plus elle s’éloignait, emportée par le démon.

Espèce d’enflure ! Mange ça !


Ça s’était la voix de Niabea. Que venait il faire là. C’est alors que Bauglir prit conscience qu’il était en train de rêver. Le son d’une lame pénétrant dans de la chair et un hurlement monstrueux d’agonie parvint a ses oreilles. Ce qui le sortit de sa torpeur. Il ouvrit les yeux et sentit la chaleur douce du soleil sur son visage. Il entendit le tisseur rire. Un rire fou. Oui il y avait de la démence dans son rire. Quand une patte écailleuse se posa sur le sol à coté de la tête de Bauglir, il se réveilla vraiment et prit conscience de la situation. Il tourna son visage et vit son glaive.

Il roula pour l’atteindre et se releva. Sa tête tournait. Il lui fallut quelques secondes pour avoir un équilibre stable. Puis il s’approcha d’un premier démon. Celui-ci se retourna et prit un air étonné en voyant le seigneur du Sommerlund debout. Il n’eut pas le temps de prévenir les autres que déjà il s’écroulait dans un étrange gargouillis.

Niabea se tenait l’épaule et frappait frénétiquement. Il était blessé et Bauglir sentait que ses forces diminuait au fil du temps. Il se lança dans la mêlée et trancha la tête d’une sorte de lézard. Les démons prirent conscience de la présence de Bauglir. Une partie se tourna donc vers lui. Il fallait agir vite, Niabea ne tiendrait plus longtemps.

Une griffe passa à quelques centimètres du visage du jeune homme. Celui-ci fit un quart de tour et frappa le crâne chitineux de la créature qui éclata. Puis une salamandre de feu armée d’un trident l’engagea. C’était un des démons les plus craints pourtant Bauglir ne chercha pas à fuir et prit son adversaire de vitesse en lui plongeant dessus et enfonçant son glaive jusqu'à la garde dans le corps mou de son adversaire. Celui-ci hurla et frappa le seigneur de sa main, l’envoyant rouler au sol. Les poumons de Bauglir étaient en feu et le coup l’avait à moitié assommé mais il savait que s’il restait au sol s’en était fini. Il se releva précipitamment et regarda la Salamandre retirer son arme et s’écrouler, succombant à la douleur. Deux autres ennemis se présentèrent à lui. Des sortes de goules poilues aux membres démesurés et aux yeux cousus par des fils noirs. De la bave ressemblant plus à du pu coulait sur le rebord de leurs bouches sans lèvres. Aveugles ils s’avançaient boitillant en fouettant l’air furieusement de leurs griffes. Bauglir resta un instant sans bouger, écoeuré par les créatures. Puis il fit un pas en arrière avant de sauter entre les deux ennemis. Ceux-ci mirent du temps pour se rendre compte que leur adversaire se trouvait derrière. Le frère d’adraylia sauta par-dessus le cadavre de la salamandre et voulu reprendre son glaive mais un démon s’interposa. Il était vaguement humain et Bauglir lui mit un violent coup de pied dans l’entre jambe. Gagné ! Le démon tomba à genoux se tenant à l’endroit touché. Bauglir eut tout le temps de ramasser son arme et de lui traverser le corps.

Les deux goules revenaient à la charge. Bauglir s’avança vers eux faisant tourner sa lame. Il parât le premier coup et l’acier entra en contact avec les griffes. Puis de sa deuxième main il immobilisa l’autre bras du monstre. Son confrère arrivant lentement mais sûrement il fallait vite en finir. Il repoussa son ennemi du pied et enchaîna un coup qui trancha net le haut du crâne. La goule tomba dans un bruit mat, sa cervelle putréfiée se répandant au sol. Enfin Bauglir engagea la deuxième. Celle-ci donna un violent coup et le seigneur se fit un pas en arrière pour éviter l’assaut. Mais le monstre réussis à lui entailler la poitrine. Pris d’une rage froide, Bauglir trancha le premier bras puis le deuxième avant d’enfoncer la lame dans la poitrine.

Niabea hurla et le Bauglir se retourna vers lui Il ne restait que trois démons debout mais il se trouvait désarmé et reculait devant ses assaillant. Le frère d’Adraylia se jeta en avant en criant ce qui fit s’arrêter les trois démons. Dans sa course il en faucha un premier puis releva son glaive qui partit droit vers le crâne du deuxième. Pourtant il était arrivé trop vite et il ne put stopper sa course. Il lâcha malencontreusement son glaive qui resta planté dans la tête de son adversaire et tomba suite à un croche-pied du dernier démon. Celui-ci s’approchait maintenant de Bauglir levant une hache enflammée. Il abattit son arme droit vers la poitrine du seigneur.

Et s’affala sur lui laissant apparaître Niabea qui l’avait froidement abattu. Le cadavre sentait mauvais et Bauglir se dégagea rapidement. Le seigneur jugea rapidement le lieu de la bataille. Il n’arrivait pas à croire qu’ils avaient fait un tel carnage. Peut à peut les morts se consumèrent et bientôt tout redevint normal. Bauglir se laissa tombé assis contre un mur. Tous ses membres lui faisaient affreusement mal. Il regardait le chevalier qui était un peu en retrait. Il eut de la peine pour lui et savait quel dilemme se posait à lui.

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