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Adraylia
2 décembre 2006

Sombres desseins (72)

par Valaskü

Nostar et son détachement avaient coupés toute retraite aux Laemyriens, qui n’avaient maintenant qu’une issue : se battre et mourir. Valaskü contemplait son œuvre d’un air goguenard. Penser que ces idiots avaient osé se mettre en travers de son chemin.... Les Laemyriens semblaient d’ailleurs partager cette vision des choses. Que pouvaient-ils faire contre des milliers de démons prêts à tuer froidement, sans risque de représailles ?
La mort de leur chef avait été le coup d’arrêt de leurs espoirs. Auparavant déterminés et conquérants, ils n’étaient plus que des loques sans aucune organisation. Les groupes qui s’étaient formés spontanément se déchiraient, tombaient sous l’avancée implacable des Azkennotes.
Un groupe de guerriers visiblement fidèle à feu Galeat s’etait regroupé autour de son corps qui gisait à même le sol, inerte. Un corps de vieillard qui intrigua Valaskü. Jamais il n’avait vu d’homme d’un âge aussi avancé, dont émanait un tel subtil mélange de raffinement et de bravoure. Lorsqu’il arriva à hauteur de ce visage éteint, il se surprit à contempler le sourire de cet homme dont tout le séparait, mais pour qui il avait une admiration croissante.

« Il a du être bien vaillant à un âge moins avancé…. »

Oui, tout chez lui reflétait la puissance et, même mort, une aura de force guerrière émanait de lui. Valaskü détourna son regard de ce macchabée, et observa la destruction maintenant rapide des derniers noyaux de résistance.
Il n’avait pas vu l’auteur du coup meurtrier qui avait frappé Galeat. Sûrement un cœur vaillant et un subtil épeiste pour venir à bout d’un homme aussi expérimenté. Son regard se porta vers le haut de la ruelle, où le gros de l’armée entamait sa jonction avec le groupe de Nostar. Un homme de petite taille semblait jubiler dans ce flot continu de sang et de mort. Il portait une épée qui devait mesurer autant que lui, épée qu’il maniait difficilement. Les deux derniers Laemyriens se trouvaient face à lui. L’homme Gorgorothien se jeta sur eux, mais avant d’avoir eu le temps d’amorcer le moindre mouvement, un poignard se planta dans son torse sale. Il expira d’un bref soupir de douleur, sous le regard indulgent de Valaskü, qui essaya de se rappeler ce que faisait cet abruti dans son armée.
Les deux Laemyriens tombèrent côte à côte, d’un même mouvement, sans un cri, mais le visage ferme propre à leur race s’affichait sur leur visage.
Valaskü ordonna une réunion immédiate avec les différents capitaines, dont le chef d’Erronor se vit mal poliment remercier, à son grand mécontentement. Nostar s’approcha, et dit à Valaskü :


- Belle victoire…. Par où continuons-nous ?


Valaskü leva les yeux vers lui, frappé par le ton presque léger de son compagnon. Reprenant ses esprits, il lui sourit et observa la rue qui s’offrait à eux.

« Il a raison, nous ne devons pas nous attarder, le plus dur reste face à nous… »

Il indiqua le haut de la ruelle, où l’on devinait un amoncellement de pierres éparses, comme suite à un éboulement. Les explosions provoquées par Higan et ses hommes avaient eu l’effet escompté, la rue semblait bloquée. Nostar pris la parole :

- Pourquoi ne pas poursuivre vers l’ouest avant de reprendre notre progression vers le centre de la ville ?


Valaskü pesa la proposition, et réfléchit. Vers l’ouest ? Pour un trajet encore plus long ? Ils étaient maintenant à la moitié de la longue route qui le séparait du centre de la cité. L’enfer qu’ils avaient traversés jusqu’à présent, il le savait, n’etait rien comparé à ce qui leur restait à affronter. Plutôt que de gaspiller du temps et de la force à contourner ces ruines, ils gagneraient à passer par-dessus et poursuivre leur route droit en avant. Il s’approcha de Nostar et lui souffla :


- Non, nous avons déjà passé trop de temps ici. En passer encore ne peut que se tourner contre nous.


Il se pencha encore davantage vers son compagnon et murmura :

- Ne leur laissons pas le temps de se remettre…


Ils reprirent donc leur marche, rapidement interrompue par l’amas s de pierre infranchissable qui se dressait face à eux. Mais rien, pas même la pierre, ne pouvait stopper l’inévitable marée Azkennote. Les premiers rangs se mirent donc à creuser un passage, suivis du reste de l’armée.

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