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Adraylia
11 janvier 2007

Sombres desseins (74)

par Mew

L’une des caractéristiques premières de la race des midians, et une de celle que Merwbrylla appréciait le moins, était bien ce changement de physionomie que le goût du sang provoquait en eux. Leurs traits, perdant toutes traces d’humanité, devenaient particulièrement hideux, tirés en une espèce de masque grotesque, animal. Le seul véritable avantage de cette condition, de cette métamorphose bestiale, était sans doute d’obtenir justement certains… avantages, certaines caractéristiques appartenant à ce monde des fauves. Vitesse, réflexe, force, tous les sens du vampire s’en trouvaient fortement accru.


- Finalement seul l’esthétique en souffre…

Et ce disant Merwbrylla se contemplait dans une glace brisée, caressant ses traits autrefois humains, brisés par sa déchéance. Elle n’aimait pas se voir ainsi mais… quelque chose la poussait à chaque fois à observer l’être qu’elle était devenue. Comme pour mieux prendre conscience de cette réalité, pourtant ancienne déjà, qui était sienne à jamais. Elle jeta le miroir au loin, l’œil noir et se tourna vers une liche proche.


- Et que peut bien faire Valaskü ? La cité n'est pas encore totalement détruite...

La créature définitivement plus morte que vivante répondit par un grognement incompréhensible. La vampire eut un soupir.


- Magnifique… je suis entourée d’abrutis inaptes…

Elle sentit derrière elle comme un courant d’air et eut un sourire mauvais. Sans même se retourner elle prit la parole tandis que son visage reprenait ses contours habituels.


- Ha… Vous voila vous…

Derrière elle quatre silhouettes encapuchonnées s’étaient agenouillées. Le plus petit des quatre releva la tête et prit la parole. Son taux était rauque comme celui d’une voix trop usée.


- Lady Merwbrylla… Veuillez nous excuser…


Il marqua une courte pause.


- Nous avons été… retardé par une compagnie d’humains sur la route menant à Cadrienia… une cinquantaine d’individus…


Merwbrylla ne cilla même pas et il eut une grimace ennuyée.


- Et qu’en est-il advenu ?

Le plus grand des quatre eut un rire sinistre qui valait bien toutes les réponses et le sourire de la vampire s’accentua.


- Très bien… J’ai quelques menues affaires à régler en ces lieux… et vous allez m’y aider…

Elle pointa le doigt vers la silhouette la plus massive.


- Vidsor… il y a en cette cité un ange aux ailes noires que je te charge d’éliminer…

Elle se tourna ensuite vers le plus grand.


- Soled… en ces murs tu trouveras une femme aux yeux violets… je veux que tu la brises…

Elle resta un instant pensive puis continua.


- Il y a avec elle une jeune fille… Kalidra t’accompagnera et s’en chargera sans peine…

Merwbrylla fit un geste de la main.


- Allez amis... Et ne faîtes pas l’erreur de me décevoir ou je vous viderais de votre sang jusqu’à la moindre goutte…

En un courant d’air, comme ils étaient venus, les trois nommés partirent. Ne resta derrière elle que le premier à avoir pris la parole.


- Et moi Lady… ? Que puis-je pour vous satisfaire ?


Merwbrylla s’approcha de lui doucement et, de la main, l’invita à se relever. Toujours dans le même mouvement elle rejeta en arrière sa capuche révélant un visage aussi pale que le sien, aux traits fins.


- Quand à toi Garzon ?

Elle eut un rire froid.


- Quel plus rôle pour le chef de ma garde vampire que celui de m’accompagner dans cet ultime combat hum ?

Dans le regard du vampire passa une lueur d’incompréhension qui fit s’accroître le sourire de Merwbrylla.


- Niabea n’est pas mort…

Garzon ouvrit la bouche mais elle l’arrêta d’un doigt posé sur ses lèvres.


- … pas encore mort du moins… mais il vient par ici… je le sens… le Tisseur vient pour sa dernière bataille…

Elle eut un air presque mélancolique avant que, soudainement, le masque ne retombe.


- Mais il ne vient pas seul… tu te chargeras de l’être qui ose l’accompagner…

Le vampire eut un sourire qui, en d’autres circonstances, aurait pu paraître radieux mais qui, à la lueur de l’éclipse, fit un instant ressembler son visage à un masque mortuaire. Il s’inclina devant elle.


- Je vous remercie de votre confiance lady Merwbrylla… vous notre égérie…


Elle lui répondit par un regard froid.


- Alors tâche d’en être digne…

Elle huma l’air chargé par la fumée de la ville en feu et eut un sourire étrange.


- Il est temps…allons le rejoindre…

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