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Adraylia
5 mai 2007

Escapade d'une prêtresse (3)

Les deux jeunes femmes avaient cheminé presque en silence. L'étroitesse des passages les obligeant le plus souvent à marcher l'une derrière l'autre, l'obscurité, l'humidité, les rochers, la végétation et une volonté de discrétion tant qu'il n'y aurait pas une distance raisonnable entre elles et le monastère n'incitaient guère à la discussion.

Pendant tout le temps qu'il leur fallut pour sortir de Saângraliath, Adraylia suivit machinalement la prêtresse qui la guidait, déjouant les pièges de cette nature sauvage qui les entourait et dont le seul but semblait être de les distraire par sa grande beauté afin qu'elles se rompent le cou...


- Nous voilà sorties des Terres Monacales !

Devant elles une des nombreuses routes qui sillonnaient l'Empire, empruntées chaque jour par des armées et des caravanes de marchands, déserte à cette heure. La guerrière acquiesça d'un mouvement de la tête, gardant le silence, l'esprit empli de questions sans réponses qu'il n'était pas encore temps de poser... peut-être les prochains jours lui en apprendraient-ils plus sur cette mystérieuse petite soeur de la lune, comme elle l'appelait dans leur correspondance.

Apparament, Nolofinwë attendait qu'elle prenne la suite du voyage en main. Un léger doute - savait-elle monter ? - vite dissipé. Evidemment oui puisque le jour de leur première rencontre elle était arrivée au village du Soleil à cheval... ce qui amenait une nouvelle question : pourquoi aujourd'hui devait-elle s'enfuir, alors qu'elle avait semblé bénéficier à l'époque d'une liberté de mouvements totale ?


- nous verrons... murmura-t-elle dans un souffle.

"Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être" lui avait souvent répété Amalric le maître d'armes... phrase souvent suggérée aussi par le sage Arlong...

Ecartant toutes ces pensées d'un léger haussement d'épaules, elle se tourna vers la silhouette qui se tenait à ses côtés, éclairée par cette lune vers qui elle semblait se tourner pour la protéger et lui parla à voix basse :



- Afin de nous éloigner rapidement et de semer nos éventuels poursuivants, je vais appeler Kaodia, ma licorne. Elle peut sans souci nous porter toutes les deux, nous arriverons à la crique avant le matin.


C'est ainsi que les premiers rayons du soleil illuminèrent deux jeunes femmes, enveloppées et encapuchonnées l'une dans une longue cape gris-bleu, l'autre dans une robe de bure traditionnelle, se défaisant de leurs chaussures sous le regard bienveillant d'une licorne blanche afin d'aller se tremper les orteils dans l'eau froide d'une plage minuscule, désertée de toute présence humaine...

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