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Adraylia
11 novembre 2006

Sombres desseins (61)

par Mew

- ...CAR C’EST AUSSI LE TIEN !


Alors qu’elle aurait du rire de cette si inutile colère Merwbrylla eut une grimace haineuse à l’égard de son adversaire. Son peuple… cela l’avait été, autrefois… il y a bien longtemps désormais… mais… ce peuple n’avait pas fait le moindre effort pour les aider au moment de l’épidémie, Cadrienia avait même coupé le commerce maritime pour éviter que le Mal ne se propage et atteigne Ekarys. Lorsque la vampire prit la parole sa voix était froide, tranchante, et sans aucune trace d’émotion, pourtant ses yeux, plus rouge que jamais, parlaient pour elle.


- Mon peuple…

Elle vit Niabea sursauter devant elle à ces mots. Elle cracha sur le cadavre d’un cadrienien proche. Puis releva la tête avec un rictus haineux.


- Comment oses tu dire ca Tisseur… ?

Elle le fixa du regard, pour bien faire peser sur lui le poids des remords, le poids de toute cette souffrance qu’elle avait enduré pendant tant d’années… seule. Et, à sa plus grande satisfaction il baissa la tête, sans oser répondre. Elle continua.


- Comment oses tu dire que ce peuple est le mien ? Comment oses tu seulement encore nous adresser la parole à nous autres Eronnoriens ?

Sur la fin sa voix avait cassé, mais, et à sa plus grande surprise, cela semblait accabler encore plus le Tisseur. Un sourire mauvais apparu sur ses lèvres.


- Il est temps Tisseur… temps de régler nos comptes, temps que tu payes ta dette à notre égard… il est temps pour toi de payer de ta vie le mal dont tu es responsable…

Elle marqua une pause volontaire pour laisser à son adversaire le temps de comprendre chacun de ces mots et elle le vit redresser son épée pour lui faire face. Tant mieux… cela n’aurait eu aucun intérêt s’il avait refusé de résister, aucun intérêt… elle s’élança sans attendre plus longtemps.


- Quel goût aura ton sang Tisseur ?

Pour la deuxième fois leurs lames se rencontrèrent dans le crissement de l’acier, elle frappait sans s’arrêter, poussant son adversaire à reculer toujours plus. Elle le sentait faiblir à chacun des coups et cela ne faisait qu’accroître un peu plus sa force. Sur une attaque mal repoussée le jeune homme releva sa lame, elle n’hésita pas et planta sa main dans ses côtes. Niabea eut un cri de douleur et s’affaissa sur elle, la tête venant tomber même s’écraser sur l’épaule de Merwbrylla. Le sourire de la midiante s’accentua tandis que sur sa main coulait lentement le sang de son adversaire. Elle le repoussa avec violence, et, de la paume de la main, le frappa. Elle le regarda s’écraser sur un mur proche avec un certain plaisir puis, doucement, releva sa main, comme fascinée par le sang dont elle était recouverte. Le sang de son ennemi… le sang de Niabea…


- Alors Tisseur… Quel effet cela fait-il de souffrir ainsi ?

Elle eut un rire tout en léchant le sang sur sa main, il était véritablement misérable ainsi blessé. mais, et à sa plus grande colère, il se releva doucement, s’aidant du mur derrière lui. L’ire de la jeune vampire se calma cependant bien vite, remplacée par une sombre satisfaction… il n’en souffrirait que plus. Elle cracha par terre.


- Même ton sang a le goût de lâcheté et de la peur… tu suintes de peur Tisseur… Comme toute ta cité tu en es imprégné…

Elle attaqua de nouveau, et la rue résonna une troisième fois du bruit de leurs armes. Mais cette fois ce n’était plus qu’une parodie d’affrontement. Merwbrylla jouait avec Niabea, comme le chat avec la souris, et elle s’amusait, jouissant de cette sensation de puissance. Trois fois elle aurait pu l’abattre mais n’en fit rien, se contentant de le blesser un peu plus à chaque fois. Puis, au court d’un dernier échange, elle le désarma, envoyant son épée au loin et, d’un coup de coude dans les côtes le jeta à terre à nouveau. Puis elle s’avança et, alors qu’il tentait de se relever, plaça sa lame sur sa gorge.


- Nous y sommes enfin Tisseur… le dernier acte de ta misérable vie. Je te laisse prier ta Mystra avant de t’envoyer la rejoindre… Nous allons mettre fin à une histoire qui a commencé il y a tant d'années sur mes terres... en Eronnor... Ce n'est que justice...

Et doucement elle accentua la pression sur la gorge du jeune homme. Enfin… tout allait être fini… et elle serait véritablement libre… enfin elle… Elle lui jeta un dernier regard.


- NONNNNNN !

Elle recula de trois pas, horrifiée. Devant elle le Tisseur avait fermé les yeux, un sourire aux lèvres.


- NON TISSEUR ! TU N’AS PAS LE DROIT !!

Elle le frappa à nouveau, et, lâchant sa lame se plaça sur lui et le frappa sans relâche de ses poings tout en gémissant.


- Tu n’as pas le droit d’accepter de mourir ! De me gâcher mon plaisir ! J’ai trop attendu !

Puis ses deux mains maculées de sang se mirent à serrer le cou de son adversaire, elle était désemparée car jamais elle n’aurait imaginé se voir ainsi priver de cet ultime et nécessaire plaisir. Il devait résister, il devait souffrir, il devait… les pupilles de la jeune vampire se rétrécirent subitement… il devait éprouver le désespoir le plus profond… et ca… elle savait comment le lui procurer… elle se releva.


- Tu acceptes la mort Tisseur… ?

Son ton était redevenu froid et sans émotion, elle se pencha et lui cracha au visage sans qu’il ne réagisse.


- Mais sache que je ne suis pas si méchante que j’en ai l’air…

Elle se pencha vers lui tandis que ses yeux avaient pris un éclat des plus malsains et, doucement, lui murmura ces quelques mots.


- Je vais envoyer ta femme et ta fille en enfer pour te devancer… et eux aussi vont avoir le plaisir de souffrir… je te le promets… Tu ne seras pas seul ainsi...

Elle le vit rouvrir les yeux, le visage marqué par la haine. Il tenta de se relever mais elle l’en empêcha sans la moindre difficulté, lui mettant les bras en croix. Elle leva les yeux au ciel tandis que le soleil était désormais caché aux yeux de tous. Puis elle se repencha vers lui.


- … Ou… Ou peut-être préfères tu que je les morde hum ? Que je leur offre ce que tu m’as offert ?

Il se débattit un peu plus fort mais que vaut la force d’un humain face à celle d’un vampire ? Merwbrylla eut un rire terrible.


- Tu n’es pas de taille à te sauver toi-même ! Regarde toi… une vraie larve…

Elle se dégagea et se remit debout, lentement, surplombant Niabea qui s’était mis à genoux. Le tisseur hoquetait, le visage déformé par la souffrance, pleurant de désespoir. C’était cette situation qu’elle avait espéré… oui…


- J’espère que ta fille saura me résister un peu plus… regarde toi Tisseur ! Tu n’as pas plus de dignité qu’un enfant… Tu me fais pitié…

Elle lui recracha dessus puis, d’un signe de la tête, fit signe aux morts de son armée de la suivre. Laissant derrière son ennemi à l’état de loque, tout n’était pas encore fini, pas tout à fait… et c’est avec un ultime sourire de satisfaction qu’elle entendit derrière elle le cri de rage de Niabea.


- MERWBRYLLLLLA !

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