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Adraylia
14 novembre 2006

Sombres desseins (64)

par Galeat

Toujours affaibli par sa crise d'arthrite encore récente, Galeat peinait à quitter la quiétude des appartements que Niabea lui avait aloué, ainsi qu'à sa suite, pour se mêler aux autres invités. Lui qui avait passé sa vie à guerroyer le cul sur une selle et l'épée à la main s'abandonnait désormais à la douce torpeur du sommeil.

Le calme ... Y a t'il quoique ce soit de plus précieux ? Pensait le vieux chevalier, qui n'attendait que la majorité de son neveu Aymar pour se retirer dans le monastère de Contemplation en Azkenor. Levant les yeux au ciel, il rendit grâce à Mystra de lui avoir permis de parvenir à la sereinité, lorsque le bruit d'un projectile éclata non loin de lui.
Une catapulte ! Sa longue expérience de la guerre ne lui laissait aucun doute, Kjeldos était attaqué. Et dans l'état actuelle des défenses de la ville, c'était une véritable catastrophe si les forces ennemis étaient nombreuses, d'autant plus que la kronainbourg de Khazaad avait fait des ravages dans l'armée cadrienienne.
Galeat songea aussitôt à rejoindre son ami pour lui prêter main forte dans l'organisation de la défense de la ville.

-Une épée ! Cria t'il à l'adresse d'un des hommes de sa suite, qui ne tarda pas à revenir avec un court glaive qu'il tendit à son suzerain.

-Mais c'est un truc de tafio...commença à dire Galeat en apercevant la petitesse relative de l'arme par rapport à celles qu'il maniait autrefois. Mais il s'interrompit en soulevant la dite épée, dont le poid n'était pas du tout négligeable pour l'homme qu'il était devenu.

-Monseigneur, s'écria alors affolé le triste sire qui lui servait de médecin. Votre foie !

-Tu serais pas en train de te foutre de moi toi ? Je croyais que c'était du poumon que j'étais malade.

Et le savant homme confondu de se perdre en bafouillements érudits que Galeat n'écouta même pas ... occupé qu'il était à donner des instructions aux quelques hommes d'armes qui l'avaient accompagné.

La petite troupe ne tarda pas à quitter le palais, en pleine effervescence, non sans se renseigner brièvement auprès d'un serviteur sur la direction prise par Niabea et par ses hommes ... et ce pour la suivre aussitôt. Celle ci semblait parsemée d'embûches, ou du moins de créatures peu recommandables et de forbans. Fort heureusement, l'on semblait privilégier les cibles faciles et les laemyriens ne paraîssaient pas l'être.
Comme un signe manifeste du mal qui s'étendait en ces lieux, le jour se faisait de plus en plus sombre, étrangement.

Sur le sol, des corps épars, de civiles et de soldats cadrieniens pour la plupart ... autour, des ruines.
Une chose est sûre, pensa Galeat tristement, s'en était fini de la Kjeldos qu'il avait connu. Apparemment, l'armée ennemi avait percé les défenses de la ville et l'on ne leur résistait probablement plus de façon organisée. Enfin, Niabea en saurait certainement plus lorsqu'ils le trouveraient ... s'il n'était pas lui même tombé.

Cette pensée attera le vieux chevalier. Il s'était fais à l'idée que son existence toucherait bientôt à son terme, mais que son compagnon de toujours passe de vie à trépas... ça non ! Il n'étais prêt à l'accepter. Il fit signe à ses hommes de presser davantage le pas. Il faisait désormais tout à fait nuit.

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