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Adraylia
25 février 2006

Nouvelle vie (1)

par Lälwina

Voila quelques mois déjà que la jeune Lälwina, comme l’avait appelé le jeune Tisseur lorsqu’il l’avait recueilli après le départ de sa maîtresse Lälwende, était installée en Cadrienia. La jeune enfant, malgré l’éducation rigoureuse et complète qu’elle avait reçue en Voeldys, restait émerveillée par la grandeur et la beauté du monde qui l’entourait. Elle était une élève appliquée, dotée d’une intelligence remarquable et d’une vivacité hors norme qui enchantait son professeur. Ce dernier lui apprenait tout son modeste savoir, des arcanes de la magie de Tisseurs jusqu’aux plus beaux textes que l’empire ait connu. Elle avait été logée au château de Kjeldos, une aile complète lui ayant été réservée. Lälwina, un temps déboussolée par sa nouvelle existence, avait vite pris la mesure des ses nouveaux devoirs… et de ses nouveaux droits… Elle en usait d’ailleurs, provoquant parfois la colère de Niabea, peu habitué encore à s’occuper d’une enfant. Mais, si le jeune homme faisait un bon précepteur, il n’arrivait guère à user de sévérité envers la petite fille à qui il s’était attaché malgré lui…

Elle animait la vie guerrière du jeune Tisseur, par sa vitalité et son innocence dans un monde où il ne voyait que la mort et la trahison. De plus, le Seigneur de Cadrienia était admiratif devant les talents de guérisseuse de la jeune fille, maintes fois, alors qu’il revenait blessé et fourbu d’une bataille, elle l’avait soigné avec maestro. En fait, elle lui était presque devenue indispensable, et, parfois, il se surprenait à la considérer comme sa fille…

Un matin, ou plutôt une après-midi tant l’heure était avancée, alors qu’elle venait de terminer ses leçons de langue elfique, Lälwina alla rejoindre ses amis du château, pour la plupart fils et filles de servantes ou de garçons d’écuries. Elle s’était en effet rapidement fait adopté par le petit monde de Kjeldos et avait fait de tous les habitants de la forteresse des alliés pour tromper à sa guise la surveillance de son tuteur, le faisant joyeusement tourner en bourrique. Aujourd’hui encore, elle avait quitté l’enceinte avec la complicité des gardes et s’aventurait dans les faubourgs. Elle y retrouva ses amis, Terni aux tresses rouges, Douri son frère si gentil mais si bête, et Wiel, petit brun moqueur et espiègle. Ils semblaient s’ennuyer et Lälwina avait quelques idées pour les sortir de cette fâcheuse situation. Elle eut un grand sourire et s’avança vers eux.


- Terni ! Les garçons !

Elle se mit à courir vers Terni qui lui rendit son sourire avec chaleur, cette dernière avait été sa première véritable amie dès son arrivée en Cadrienia, et s’était grâce à elle que Lälwina avait connu les garçons et la ville. En effet, Niabea, lui, ne trouvait pas que la ville soit un endroit très fréquentable pour une jeune fille et ne lui avait donc pas véritablement fait visité la capitale. Elle aimait beaucoup le jeune homme, mais convenait aisément qu’il était un tuteur assez strict. Il n’y avait en effet aucun danger en Cadrienia, les gens était simples et, pour la plupart, respectaient la loi de façon très scrupuleuse et sans se poser de questions. La jeune fille ne voyait donc pas quelles mystérieuses raisons l’empêcheraient de profiter des attraits de la cité. Elle se sentait véritablement libre comme l’air et heureuse de vivre ici. Elle connaissait sa chance, elle l’orpheline, d’avoir été recueillie par la famille royale de Cadrienia, quand, en cette période de conflits, tant d’enfants se retrouvaient dans les orphelinats royaux…

Les quatre amis, après s’être copieusement amusés dans le foin, furent bien vite exténués, et, dans le chaos ambiant, Lälwina fut déclarée vainqueur de la bataille de la grange. Elle avait triché, comme à son habitude, usant discrètement de ses pouvoirs pour vaincre les deux garçons. Ainsi, Douri s’était retrouvé la tête dans l’auge à cochons la plus proche tandis que Wiel avait eu la bouche remplie de foin. Les deux amies triomphaient, maîtresses des lieux. Les deux garçons, bons joueurs, allèrent quémander une brioche chez le gentil boulanger proche de la grange. Malgré la guerre la production allait bon train en Cadrienia et, de plus, les récoltes avaient été excellentes et la famine ne menaçait guère le pays. Même avec les lourdes taxes impériales… Le brave homme offrit avec plaisir une bonne part de brioche, encore chaude et moelleuse aux jeunes enfants. De retour dans la grange ils se la partagèrent et, heureux, se laissèrent aller, coucher dans le foin, rêvant comme le font les enfants, loin des contraintes du monde des adultes…

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