Nouvelle vie (4)
Par Lälwina
… Les ténébres… partout… La douleur... des images de souffrance et de naufrage... La mort, toujours...
- Haaaa !!!
La jeune Lälwina s’était réveillée en sursaut, au plein cœur de la nuit. Le cœur serré par d’étranges cauchemars récurrents. Chaque jour, sans relâche, ils venaient hanter ses rêves. Un courant d’air froid passa dans la chambre, frissonnante elle se couvrit de sa couverture. Aussitôt une femme de chambre vint à ses côtés. Lälwina la rassura, il n’était pas rare qu’elle s’éveille ainsi en pleine nuit sans réelle raison.
- … Je crois que j’ai encore fait ce rêve…
Elle
était en sueur, les yeux encore troubles. L’obscurité lui faisait
toujours aussi peur, plus encore après une telle nuit de cauchemars.
Elle se leva, refusant l’aide empressée de la servante et sortit dans
les couloirs du château, vêtue d’un manteau de fourrure. Elle aimait la
citadelle la nuit, sous la lumière des torches et venait souvent,
chaque nuit depuis ce rêve, se promenait sur les remparts. Elle poussa
une dernière porte et se trouva sur les remparts.
La nuit était
douce, sans nuage dans le ciel pour masquer les étoiles. Elle marcha,
la tête dans les étoiles, se laissant porter par son imagination. La
simple vue de l’étendue étoilée suffisait à calmer, et à chasser les
derniers vestiges de ses hantises. Elle soupira… De l’autre côté de la
muraille un homme montait la garde, regardant lui aussi au lointain.
Elle se leva, ce n’était pas un soldat.
- Niabea…
Que
pouvait bien faire son tuteur ici ? Il semblait d’une telle tristesse…
Elle fit un pas pour aller le voir et recula. Instinctivement la jeune
fille comprit qu’elle ne devait pas le déranger.
Elle descendit dans
la cour, vide à cette heure et jeta un dernier regard au Tisseur puis
rentra de nouveau dans le donjon. Regagnant sa chambre elle hésita un
instant puis interrogea la femme de chambre.
- Dis moi … Cela arrive souvent à Niabea de traîner la nuit sur les remparts ?
Elle ne l’avait jamais vu auparavant, mais c’était une manière comme une autre d’engager la conversation. La femme de chambre réprima un bâillement, il était fort tard, et eut un petit sourire.
- L’on dit que le Seigneur a offert son cœur à une Dame au Nord de l’Ile… Mais que la distance les empêche de se voir souvent. Aussi on dit qu’il vient sur les remparts pour penser à sa belle. Enfin ce ne sont que des rumeurs...
Lälwina fit une moue dubitative.
- Mon maître aime ... quelqu’un ?
La servante lui passa la main dans les cheveux avec un petit rire.
- Et oui ma jeune amie… Une Dame loin d’ici…
L’on pouvait donc aimer quelqu’un sans jamais le voir ? L’idée sembla saugrenue à la jeune fille, et elle se promit de connaître au plus vite le nom de cette inconnue qui occupait tant son tuteur. Après tout ceci n’avait aucun sens et était trop loin des idées qu’elle se faisait de l’amour. Et, la tête pleine d’interrogations elle se recoucha. La suite de sa nuit serait plus paisible, sans doute… Du moins elle l'espérait...