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Adraylia
7 mars 2006

voyage en enfer (3)

par Bauglir

Une obscurité insondable noyait Bauglir. Pourtant il sentait qu’il était en mouvement comme s’il s’enfonçait dans de l’eau. Curieusement il retenait sa respiration mais cela s’avérait inutile. Après quelques minutes interminables ses pieds touchèrent enfin un sol dur et palpable.

Une légère lumière rougeoyante se reflétait sur les parois de la caverne où il se trouvait. Il talonna Démonia qui s’engageait déjà sur le chemin sans attendre son compagnon. Ils descendirent un petit escalier et un malheureux spectacle s’offrit aux yeux du seigneur. Ils étaient parvenus sur une sorte de corniche surplombant une immense grotte. Des puits de lave rendaient l’atmosphère pesante et la chaleur était intenable. De longues files d’esclaves, où du moins de gens ressemblants à des esclaves par leurs haillons et les chaînes qu’ils portaient aux poignets et aux chevilles, s’avançaient lentement pieds nus sur un sol de cendre incandescentes, poussant des chariots de fer emplis de pierres.

Bauglir été révolté à cette vue. Il avait envie de tous les libérés. Parmi la foule se trouvaient des enfants. Des diablotins au ricanement strident virevoltaient entre les prisonniers, leur enfonçant des tridents dans leur chair juste par cruauté. Des sortes d’hommes lézards les fouettaient également.

Le seigneur du Sommerlund fit un pas vers eux mais la main ferme de la démone le retint.

Tu ne peux les aider Bauglir. Ils ont fait un pacte avec le diable… Ils savaient ce qui leur arriverait. Ils sont condamnés à subir des souffrances pour l’éternité…


Et ces enfants ! Ils n’ont pas pactisé avec le diable. Protesta Bauglir.


Peut être mais certains ont condamnés toute leur famille dans leur folie. Ne restons pas ici.


Bauglir était hors de lui. Cette vue lui donnait la nausée. Quels êtres étaient capables de tant de cruauté ? Ceci lui donna encore plus envie de mener sa quête à bien et de débarrasser les abysses de ces être néfastes.

Le couple se remit en marche et suivit la corniche pendant des heures. Plusieurs fois ils furent témoins de spectacles semblables et le seigneur du Sommerlund tentait de détourner son regard et de ne pas y porter attention. Bauglir avait de plus en plus envie de retirer sa tunique et sa cape pour respirer un peu. Enfin ils parvinrent à un passage où l’air frais était bienfaisant.

Le succube annonça qu’ils arrivaient à destination. Un majestueux escalier en pierre noire et éclairé par des brasiers s’étendait sur plusieurs centaines de mètre de long. Curieusement, il n’y avait pas foule et donc plus aucun bruit, cris de douleur, lanières de cuir fouettant l’air… L’air n’était pas vicié. Aucune odeur de chair brûlée ou de sueur. Il faisait presque bon d’être ici. Pourtant Bauglir avait toujours une boule au creux du ventre.

Alors qu’ils commençaient l’ascension des marches, le jeune homme cru entendre du bruit derrière eux. Il fit volte face et vit une ombre se cacher dans un recoin. Quelque chose ou quelqu’un semblait les suivre. Refusant de se poser des questions et de se tracasser l’esprit, Bauglir se remit en marche.

En haut de l’escalier, une grande porte en fer forgé fermait l’accès au palais de la divinité. A cet instant il était impossible de faire demi-tour. Deux effrits trois fois plus grand que le seigneur gardaient la porte. Dès qu’ils virent Démonia, ils ouvrirent les lourds battants et crurent bon de les escorter, laissant la porte grande ouverte. Les deux démons du feu jugeaient Bauglir de leurs petits yeux orange et cruels. Ils étaient curieux de savoir ce que cet humain faisait en enfer alors qu’il n’était pas enchaîné comme tous les autres.

Le couloir faisait plusieurs dizaines de mètres de hauteur et des centaines de longueur. Décidément tout était énorme ici. Et pour confirmer les pensées de Bauglir, ils se retrouvèrent nez à nez avec un cerbère aussi haut que trois maisons. L’animal à trois têtes dormait paisiblement… Des os de corps humain jonchaient le sol.

La bête gardait la porte de la salle où trônait le diable en personne. Les Effrit poussèrent les portes lentement dévoilant l’intérieur de la pièce…

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