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Adraylia
8 mars 2006

Nouvelle vie (12)

Par Lälwina

Instinctivement Lälwina avait comprise, bien avant que les silhouettes ne se détachent distinctement, que l’autre personne accompagnant son maître n’était autre que cette femme mystérieuse dont il s’était épris. Son cœur, plus vite même que son esprit, s’était serré, en une attente amère, conscience aigue que quelque chose, aujourd’hui, allait bouleverser sa vie. Elle ferma les yeux un instant, souffla, et sentit l’étau se desserrer. Une idée germa dans son esprit : elle montrerait à cette femme qu’elle n’était pas la bienvenue en ces lieux, ici c’était son domaine ! Elle eut un sourire farouche, satisfaite de son projet, et s’élança en courant vers le Tisseur. Sans accorder un seul regard à l’inconnue elle se jeta au cou du jeune homme.


- Papa ! Enfin tu es de retour !

Elle avait employé sciemment ces mots, convaincue de jeter un léger froid par ces effusions trop expressives. Elle jeta un coup d’œil furtif à la jeune femme et sentit poindre la jalousie. Oui, elle était vraiment très belle… Mais elle remarqua aussi un léger trouble dans le regard de l’inconnue. Tiens donc… son « père » n’aurait-il pas mis au courant son amoureuse de son existence ? Il n’était décidemment pas doué avec les femmes…A cet instant elle se sentit presque solidaire avec cette femme, elle aussi victimede Niabea, mais elle chassa bien vite cette idée. Solidaire ? Pourquoi pas copine aussi ?


- Tu as l’air en pleine forme Lälwina ! Je te présente Adraylia.

Elle s’appelait donc Adraylia ? Elle remarqua la gêne du jeune homme, et, avec une petite moue décida de saluer l’intruse, dernière concession qu’elle lui ferait.


- ‘jour.

Puis, écoutant à peine la réponse de la jeune femme, elle commença à parler, de plus en plus vite, sans s’arrêter, meublants tous les silences. Elle remarqua, à plusieurs moments, que Niabea et Adraylia se regardaient, échangeaient des sourires, tour à tour gênés puis amusés. Elle sentit la tristesse la gagner, il n’avait plus d’intérêts que pour cette femme et semblait bien se moquer de ce qu’elle lui racontait… Elle sentit une boule se former dans gorge, mais que lui arrivait-il ? Sans s’en rendre compte elle avait cessé de parler, plongée dans ses réflexions. Une vois la tira de sa torpeur.


- Et tu apprends donc à Ärsin à marcher ?


Lälwina se retourna vivement, des éclairs dans le regard. Elle releva la tête, et, d’un air hautain, répondit.


- Ärsin peut très bien se débrouiller tout seul ! C’est ce qu’on apprend par ici… à se débrouiller toute seule !

Elle avait presque craché ces mots, et, le lapsus, terriblement révélateur que contenaient ses propos révélait son amertume. Elle se mordit la lèvre. Trop tard cependant.


- Lälwina !

Elle l’avait pressenti, Niabea n’allait pas accepter son comportement. Mais elle ne voulait vraiment pas, ça non, être humiliée de la sorte en face… d’elle ! Baissant la tête elle partit en courant, sans se retourner, en direction des écuries. Elle qui voulait s’imposer à Adraylia… voilà qu’elle se rendait ridicule ! Les larmes envahirent son visage, qu’elle était bête et insignifiante à côté de cette Dame ! Pleurant toujours elle vint se réfugier auprès de son poulain, Ärsin était décidemment son seul réconfort…

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