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Adraylia
22 août 2006

Sombres desseins (36)

Par Niabea

- Un problème Higan ?


Le seigneur d’Ishis, malgré son sourire de façade et sa réponse qui s’était voulue rassurante, avait dans les yeux le voile brumeux de l’inquiétude. Mais cela, comme bien d’autres choses, échappa au jeune Tisseur, trop occupé à profiter de la fête ambiante. Le soleil, comme la bonne humeur générale, semblait s’accorder à offrir aux jeunes gens des festivités magnifiques et un large sourire ornait la figure de Niabea. Il fit glisser ses doigts sur le bois sculpté de l’estrade, même les artisans s’étaient dépassés pour faire que tout soit parfait…

Un petit vent se leva faisant battre au vent sa lourde cape, il ferma à nouveau les yeux laissant l’embrun lui rafraîchir le visage. Surplombant de la petite colline où il était toute l’animation dans la plaine il s’amusa à retrouver au cœur de la foule des visages familiers. Le premier qu’il parvint à trouver, relativement facilement il faut bien l’avouer, était cette barrique de Grombrindal. Il n’eut, pour se faire, qu’à porter son regard jusqu’à la taverne ambulante où les tonneaux de bières se vidaient aussi vite que les bourses.


- Etonnant…


Un peu plus loin un bal populaire, où des ménestrels de toutes les régions de l’empire venaient faire preuve de leurs talents… et où les jeunes demoiselles de Cadrienia venaient trouver leurs nouvelles idoles…


- En parlant de jeune demoiselle !


Niabea fronça les sourcils en se levant, il lui sembla reconnaître parmis les premiers rangs une jeune fille ressemblant un peu trop étrangement à une certaine Lälwina… Apparemment celle-ci avait jeté son dévolu sur un jeune homme aux vêtements étranges et aux cheveux turquoise. Il souffla, légèrement exaspéré.


- N’était-elle pas censée être avec Adraylia ?


A peine ses mots prononcés qu’il la vit, profitant elle aussi des chants et chansons. Son soupir devint résigné et, tout en se passant la main dans les cheveux, une moue désolée sur le visage il sentit malgré lui l'amusement le gagner...


- … Pas une pour rattraper l’autre décidemment… Pauvre de moi…


Il fit quelques pas, longeant des hauteurs, pensif, toute cette joyeuse agitation. Malgré sa réelle volonté de profiter de cette journée si délicieuse une retenue, comme une pudeur mal venue, l’empêchait de se joindre aux autres. Finalement il se décida à rester à l’écart, le bonheur des autres suffisant au sien. Il avait, sans même s’en rendre compte, abandonné le groupe, tout d’abords Grombrindal, sur le chemin de la taverne, puis Higan…et n’avait même pas cherché à rejoindre les deux femmes de sa vie… Deviendrait-il légèrement taciturne ?

L’idée même le fit rire lentement… bah après tout, à sa connaissance, les autres Tisseurs n’avaient jamais été des gens particulièrement expansifs. Il marqua une pause, cherchant à se rappeler… et du admettre qu’il avait rarement vu plus solitaires qu’eux… Il avait été en quelque sorte une exception parmis les siens. Il chercha à imaginer Orson au sein d’une bande de joyeux lurons et l’image qui lui proposa son imagination le fit pouffer. Non… Décidemment cela ne correspondait vraiment pas au personnage…

Le soleil, pourtant au zénith, ne faisait pas peser une chape de plomb sur la petite capitale de Cadrienia et le jeune homme s’allongea lentement dans l’herbe les mains derrière la tête, les yeux perdus dans l’immensité bleutée du ciel. Et, doucement, il en vint à s’assoupir quand, soudain, une voix proche lui fit rouvrir les yeux.


- …eur Niabea…


« Seigneur Niabea ? », il avait eu quelques difficultés à comprendre mais il lui semblait bien que c’était ce qui avait été dit. Aussi, s’appuyant sur sa main droite, il se redressa et tourna la tête, croisant le regard impénétrable d’une femme à quelques mètres seulement de lui, debout à l’ombre d’une tente. Il marqua un instant de surprise.


- Dame Merwbrylla ?


Une nouvelle bourrasque de vent, mais cette fois elle arracha un frisson au jeune homme. Etrange tout de même comme cette femme pouvait le rendre mal à l’aise… Une fois encore il attribua ce malaise aux remords qu'il avait des années durant nourri au sujet des habitants d'Eronnor, et, de son mieux, tenta de sourire à l'Azkenote.

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