Sombres desseins (55)
par Valaskü
Une stratégie avait rapidement été mise en place. Tandis que les
Erronoriens, menés par leur chef, marchaient en masse vers la brèche du
mur, les troupes de Valaskü avançaient vers la porte. Les Erronoriens
avaient immédiatement été confrontés à une résistance efficace de la
part de Niabea et de ses hommes, heureusement bien trop peu nombreux.
La dizaine de millier d’Erronoriens faisaient face à quelques centaines
de Cadrienain tout au plus, dont la bravoure n’avais pour seul but de
retarder leur mort.
Valaskü, suivi de ses démons, avait pendant ce
temps longé à bonne distance la muraille d’enceinte, d’où jaillissaient
des flèches, inoffensives par leur portée. Arrivés à la porte, des
ingénieurs mirent en place l’imposant bélier, puis deux douzaines de
soldats, parmis les plus forts, s’activèrent à le faire basculer.
- Boum
La porte bougea à peine. Les gonds grincèrent mais ne cédèrent pas. Les archers de Cadriena accueillerent cette tentative ratée par une volée de flèche qui fit quelques dégâts dans les rangs du Gorgoroth. Les quelques blessés et morts furent remplacés immédiatement par de nouveaux soldats. Le bélier, une nouvelle fois, se leva, resta en suspend, puis s’abaissa avec force vers la porte.
- BOUMM
Le bois craqua au point d’impact. Les gonds se tordirent, mais la porte etait faite pour résister aux plus puissantes machines. Un troisième essai s’avérait nécessaire. Sous une pluie de flèches, les soldats de Valaskü firent une nouvelle fois pivoter le lourd bélier, qui alla sa fracasser sur la porte.
- BOOUMMM CRR
La porte etait maintenant défoncée en son centre. Les gonds gisaient pour la plupart sur le sol, tordus au-delà de leur capacité de résistance. Le bélier, une dernière fois, s’éleva, se stabilisa puis retomba avec fracas sur la porte, qui vola en éclat, vaincue. Les premiers rangs du Gorgoroth couraient déjà vers la brèche. Une volée les areca. Puis ils repartirent à l’assaut. A chaque volée de l’armée de Cadriena, ils s’arrêtaient, et repartaient de plus belle, comme une marée face à un château de sable, de façon lente mais inéluctable. Les premiers rangs du Gorgoroth atteignirent les rangs ennemis, qui explosèrent littéralement face à l’avancée des cinq mille démons, poussés par les premières effluves de sang et de mort à se battre. Les épées furent tirées du fourreau, Valaskü leva au dans le ciel son bâton, et en fit jaillir une lumière grisâtre qui épouvanta les pourtant braves soldats de Cadriena. Ceux-ci étaient presque vaincus quand de nouveaux opposants s’annoncèrent. Sur un cri de leur chef, ils foncèrent, audacieux mais téméraires, vers les armées du Gorgoroth, désormais à l’intérieur de la cité.