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Adraylia
23 décembre 2006

capitale

Combien de temps le trajet avait-il duré ? Elle n'aurait su le dire précisément, mais plusieurs heures s'étaient écoulées, pendant lesquelles elle s'était appliquée à paraître inconsciente. Son ravisseur peinait à traverser la ville, sa blessure le ralentissait, et ce poids inanimé qu'elle représentait l'encombrait (tant mieux !). Il progressait lentement, s'arrêtant parfois de longues minutes pendant lesquelles elle sentait son regard posé sur elle. Elle avait alors besoin de toute sa concentration pour rester impassible et feindre l'inconscience, obligeant sa respiration à rester régulière, son cœur à battre lentement…

Tout au long du trajet, les bruits des combats tout proches lui parvenaient, mais à chaque fois l'ombre les évitait, sans doute en s'aidant d'illusions afin qu'on ne les voie pas… Certains quartiers de la capitale étaient en feu, d'autres relativement calmes. Une odeur revenait, de plus en plus entêtante elle finit par dominer toutes les autres - du miel !

Enfin, après avoir passé plusieurs barrages ou postes de contrôle, Adraylia sentit qu'on la posait sur le sol et entendit aussitôt des pas qui s'éloignaient. Elle n'était pas dans une cellule, ni même à l'intérieur d'un bâtiment, elle sentait l'air froid sur son visage, et toujours cette odeur douceâtre de miel. A l'écoute du moindre bruit, elle tenta de percevoir des conversations, mais rien ne lui parvint. Elle aurait aussi bien pu avoir été laissée dans un endroit désert, mais elle savait qu'il n'en était rien, convaincue d'avoir été emmenée au cœur de la cité carmine. Mais dans quel but ? Devait-elle servir d'otage, de monnaie d'échange ? Non, personne à part ses proches n'accordaient une quelconque valeur à la petite guerrière d'Adwyr. Alors… y avait-il seulement une raison à sa présence ici ? Elle en saurait sans doute bientôt plus…

En attendant, elle choisit de continuer de feindre l'inconscience et garda les yeux fermés, faisant intérieurement l'inventaire de ses forces. Le sort lancé par Elerakon avait agi, certes tardivement, mais efficacement. Toute trace de fatigue avait disparu, elle sentait que sa puissance magique (oui oui, démoniaque… mais sa provenance a-t-elle réellement une importance ? non n'est-ce pas, seul compte ce que l'on en fait…) était revenue à sa pleine puissance. Et son corps, lui obéirait-il maintenant ? Elle craignait d'être encore paralysée, la pensée de ne plus jamais pouvoir bouger n'était pas loin de la paniquer (on se calme ma vieille et on continue de respirer lentement !). Elle fut soulagée de voir que ses doigts, à qui elle avait demandé de remuer doucement, lui obéissaient, et faillit se laisser aller à un soupir qu'elle retint in-extremis.

Rassurée sur ses capacités de réaction, il ne lui restait maintenant plus qu'à attendre, allongée sur ce sol pavé (le sommet d'une tour ?), que ses geôliers se manifestent…

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