Il faut sauver le Soldat Neitt
Ce sont eux, tu es sûr ?
Question superflue, non-sens à elle toute seule... Arlong se trompe aussi souvent que colle le riz qu'utilise oncle B. dans la paella : jamais ! Le dragon des glaces ne prend pas non plus la peine de répondre aux interrogations inutiles, Adraylia poursuivit donc ses pensées à son attention sans être interrompue :
Peux-tu te rapprocher légèrement sans nous faire voir ?
Hmm, ils sont plus nombreux que je le croyais, il y en a plein que je ne connais pas !
Merci Arlong, pose-moi dans cette clairière là-bas. C'est sur leur chemin, pas de raison qu'ils dévient d'ici-là... oui, à côté de la petite cabane, ça doit être celle d'un anachorète quelconque... le coin n'a pas l'air désagréable d'ailleurs.
Les pensées de la guerrière se mirent à vagabonder, elle s'imaginait menant une vie paisible à l'écart de tout, loin de l'agitation du bourg, des champs de bataille, des tavernes.
Aie ! Fais un peu attention, sous-produit d'ectoplasme ! Tu aurais pu me prévenir que nous étions arrivés au lieu de me jeter à terre !
Du calme, petite fille (oui, Arlong s'adresse toujours en ces termes à Adraylia, selon l'humeur du moment ça l'agace ou l'attendrit, là tout de suite, ses yeux lançaient des éclairs violets !) - hmm tu n'es pas à prendre avec des brucelles à ce que je vois ! Prends soin de toi, je ne serai pas loin.
Et voilà, encore à jouer les nounous, cette vieille perruche bavarde !
Ce pensant, elle était totalement consciente d'être plus qu'injuste
avec son ami et protecteur de toujours et se demandait d'ailleurs d'où
lui venait cette mauvaise humeur si peu habituelle...
La
veille déjà lorsque cet étrange bonhomme s'était présenté en Adwyr,
elle avait failli l'éconduire. Il faut dire, tout de vert vêtu,
s'annoncer comme "messager de la Rainette" ça a de quoi énerver (non en
fait, aucune raison de se fâcher, la jeune femme aurait même plutôt dû
avoir tendance à éclater de rire... il lui en faut si peu
généralement...). Plutôt que de s'interroger plus longuement, elle se
remémorra le message de cette fameuse Reinette :
CITATION
Vous que l'on dit guerrière, vous avez un coeur, j'en suis sûre... sauvez mon petit garçon, il ne me reste plus que lui au monde, vous êtes mon dernier espoir, ces mercenaires à qui j'ai promis de l'or... je crois que c'était une mauvaise idée, ils sont capables de me le tuer quand ils apprendront que je suis ruinée et ne pourrai les payer.
Sur
l'heure, elle s'était rendue en Ekary-Pop pour voir ce qu'il en était
de cette troupe de mercenaires, ils avaient été si peu discrets lors de
leur départ de la grand place qu'elle n'avait eu aucun mal à trouver
qui ils étaient et dans quelle direction ils étaient partis. Non pas
que la missive larmoyante de cette grenouille l'ait réellement
apitoyée, mais elle voyait en cette aventure un dérivatif propitiatoire
qui lui rendrait sa bonne humeur habituelle, oui un changement d'air
lui ferait le plus grand bien... Et puis, si elle pouvait ramener cet
enfant à sa mère, tout crapaud qu'il fût, elle rendrait volontiers ce
service.
Pendant ses réflexions, ceux qui n'allaient pas tarder
à devenir ses compagnons de voyage s'étaient rapprochés suffisamment
pour être à portée de voix.
- Hey ! Vous comptez courir jusqu'en Elefteria ?
lieu mythique qui commencerait là où s'arrête le monde connu - ndlt
- Par ici, entrez là-dedans ! Bon alors, parlez-moi du mioche !
(bah oui, dans le cabanon de l'ermite !)
Penchés
autour de la table trônant au centre de l'unique pièce, ils allaient
enfin pouvoir faire le point sur l'avancement des recherches du gamin...
Les
poursuivants ? Eh bien... comme dans toute poursuite, ils passeraient
devant la maisonnette sans la voir et finiraient par se lasser de
poursuivre le vent... ou plus probablement, arriveraient quelques
minutes plus tard et encercleraient leur euh... quartier général de
campagne.
- miaou !
- oh qu'il est mignon !
rédigé dans le cadre de l'oulipipo - réf Eka.34