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Adraylia
22 février 2006

Pour un regard (17)

par Niabea

- Je ne suis pas ce que tu crois. Niabea, je ne suis pas humaine. Je... Tu... Je fais partie de ceux que les prêtres de ton ordre veulent exterminer !


Niabea resta assis, un petit sourire triste aux lèvres tandis que dans le ciel des nuages annonçaient l’arrivée subite de la pluie. Il en était souvent ainsi, après les moments heureux venaient les temps sombres, il en avait toujours été ainsi. L’orage gronda et quelques gouttes tombèrent sur sa cape. Doucement il prit la parole :


- Les prêtres de mon Ordre… ne pourchassent que le Mal Adraylia, et, quelle que puisse être ta nature tu n’en es pas un être mauvais pour autant…

La pluie commença à tomber fine et glaciale. Il reprit le poignard qu’elle lui avait confié plus tôt et le lui tendit. La tristesse se lisait dans ses yeux.


- … je n’ignore presque rien de ta nature depuis que tu m’as confié cette arme… Elle est chargée de ta douleur… et d’images de ton passé… Mais ce que tu étais ne détermine pas ce que tu es aujourd’hui…

Il se leva et se mit face à elle, l’averse se faisait toujours plus violente et les trempait jusqu’aux os.


- Je ne permettrais à quiconque de te faire du Mal… Ni à toi ni à ceux que tu aimes…

L’orage était désormais sur eux, comme si le ciel désormais redoutait les événements à venir et exprimait son désaccord. La figure ruisselante le Tisseur continua.


- … Je ne peux croire que l’amour soit un Mal en un monde où la violence et le mensonge règnent en maître… Et si tel était le cas…

La foudre frappa un arbre proche comme un dernier avertissement au jeune homme.


- … si tel était le cas… alors ma foi n’aurait plus de raison d’être…

Et, sans la laisser réagir il la serra contre lui, indifférent à la pluie qui s’acharnait sur lui. En lui brûlait un brasier qui le réchauffait bien plus sûrement que le plus grand des feux. Sur les joues du jeune homme quelques larmes vinrent se mêler à l’eau de pluie tandis que son coeur, soulagé, vivait enfin libre.

            
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