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Adraylia
15 mars 2006

voyage en enfer (5)

par Bauglir

Le mal avait envahis l’atmosphère et était presque palpable. Un froid intense submergea Bauglir, pénétrant sa chair et ses os. Tous son corps n’était que souffrance. Se mettant les mains crispées devant le visage comme pour se protéger, il tomba à genoux, incapable de lutter contre la puissance qui l’accablait. Une voix ténébreuse résonna dans sa tête, lui explosant les tympans et lui donnant l’impression qu’une multitude de pointes lui traversaient le crâne.

La douleur était si vive que le seigneur en était incapable d’hurler. Avec difficulté il ouvrit les yeux pour apercevoir Démonia, riant aux éclats. Puis une silhouette se dessina dans l’embrasure de la porte. Elle s’avançait lentement d’un pas lourd vers le jeune homme.

Pour la première fois de sa vie, le chef du Clan du Soleil céda à la panique, totalement impuissant face au mal qui se déchaînait contre lui. Quelle folie l’avait mené en ces lieux malfaisants? Ici, son dieu ne pouvait le protéger et Elora ne pouvait intervenir. Sa sœur ne se porterait pas à son secours… Tout était perdu, il allait mourir comme un idiot et rejoindre les esclaves et subir des souffrances éternelles.

Il commença à rire. Malgré la souffrance il riait. La folie devait commencer à le prendre. Il trouvait la situation vraiment ridicule et rigolait, se moquant de son imbécillité. Comment avait il pu penser une seconde pouvoir défier un dieu ? Il l’avait déjà fait et sans l’intervention in extremis de sa sœur, il n’aurait pu s’en sortir en vie.

Il jugeait que ce qui lui arrivait était plus que mérité. Il était incapable de retenir une leçon et était tombé deux fois dans le même piège. Ca l’apprendrait à faire fi de son instinct…

Pauvre créature pathétique

, lança Démonia en lui crachant au visage.

Bauglir s’écroula. La douleur, à son summum, l’écrasa et il céda.

Et la souffrance s’estompa ; tel le calme après la tempête. Le seigneur ne comprenait pas et commença à se relever. Le succube sortit son fouet et d’un habile geste l’entoura autour du cou de Bauglir, le tirant en arrière et posant sa patte entre ses omoplates. Ainsi immobilisé, dans une position de soumission et la lanière de cuir l’enserrant lui interdisant tout mouvement, il pouvait « admirer » le seigneur des lieux qui se tenait devant lui… Une vieille connaissance.

En effet, Bauglir ayant sombré quelques mois dans l’ombre de la nécromancie, suite à la rencontre de Valéria, il avait pactisé avec Inamé, dieu des morts. Celui-ci jouait apparemment aussi le rôle du Diable. Le seigneur du Sommerlund avait réussis à se libérer de son emprise et à retourner vers la lumière. Mais sa bêtise le projetait à nouveau dans ses griffes.

Le dieu avait pris un aspect répugnant et indescriptible, surpassant l’imagination de toute homme. Sa vision donnait la nausée à Bauglir.

Tu es fort Bauglir,

dit il d’une voix rieuse et nasillarde.

Quand je pense que tu as refusé mon offre… Tu aurais pus devenir surpuissant et imposer ta domination…

Pour finir ensuite comme ces pauvres gens ! Non merci ! Cracha le seigneur avec haine.

Il sentit le fouet se resserrer autour de sa gorge, coupant cours à son insolence.

Toujours le même à ce que je vois. J’ai réfléchi a ton cas et je pense avoir trouvé un châtiment digne qui te plaira et non tu ne rejoindra pas les autres… tu vivras !


S’en suivit un rire théâtral mais qui glaça les os de Bauglir. Puis une autre vague de douleur le submergea. Tous ses muscles se tendirent et il eu l’impression que sa peau se déchirait. Baissant les yeux il constata avec horreur que ce n’était pas qu’une impression. Des spasmes le prirent et sa cage thoracique sembla se rétracter. En réaction ses cotes s’entrechoquèrent et ses poumons furent percés. Il cru un moment que sa colonne vertébrale était sectionnée. Son ventre lui faisait horriblement mal et il constata avec épouvante qu’il était en train de se vider de son contenu. Par magie on lui arrachait tous ses organes un par un.

Bauglir cracha de la bile et du sang et une vive douleur le pris au niveau du front. Sa peau noirci et craquela. Ses yeux exorbités se résorbèrent et changèrent de couleur et de dimension, passant du noir au rouge comme si un feu brûlait dans ses pupilles. Sa gorge le brûlait, et pour cause, ses cordes vocales étaient à l’air. Après quelques minutes interminables de souffrances, Bauglir pu enfin se mettre debout. Il regarda ses membres. Il était devenu une chose horrible, un monstre, une créature du chaos. Une abomination. Il était devenu ce qu’il avait toujours combattu.

Ses épaules étaient affublées de cornes noires. Sa peau et ses vêtements ne faisaient plus qu’un par endroit, donnant l’impression qu’il avait été brûlé. De longues griffes prolongeaient ses doigts. Les os de sa mâchoire n’étaient plus couverts par l’épiderme et de longes canines lui avaient poussées.

Le dieu le jugea un instant et un rictus apparut sur son « visage », comme s’il était heureux de sa création. Puis il fit signe à Bauglir qu’il était libre de partir, l’informant simplement qu’il ne pouvait plus avoir de contacts avec la lumière du jour…
Le seigneur du Sommerlund poussa un cri lugubre, une complainte qui donna un frisson au succube qui se tenait à coté de lui. Bauglir lui lança un regard meurtrier. Il lui aurait été simple de l’égorger sur place mais il ne voulait pas donner plus de satisfaction à la divinité. Il contourna le cerbère et commença à parcourir le grand couloir une grande peine lui serrant le cœur, cœur qu’il n’avait plus.

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