un frère (11)
par Bauglir
Bauglir termina son verre et salua Dexter avant de remonter dans la
chambre. Il monta lentement les marches qui grinçaient sous son poids.
Il poussa délicatement la porte qui poussa un léger gémissement et
entra dans la pièce. Sa sœur dormait paisiblement. Son frère s’installa
sur un fauteuil et regarda son visage éclairé par la pleine lune.
Sa sœur…
Il
la fixa pendant des heures et s’étonna que les rayons du soleil
pénètrent dans la mansarde. Il se leva et alla à la fenêtre. Il salua
l’astre du jour. Puis constatant que la jeune fille allait avoir sa
lumière en pleine figure, il ferma les volets. Elle devait se reposer
et il ferait tout pour qu’elle ne soit pas réveillée.
Il
revint à son fauteuil au tissu usé, s’installa confortablement et
alluma une bougie. Il remarqua un vieux bouquin poussiéreux posé sur
une étagère à coté de lui. Il s’en empara et souffla sur sa couverture
pour pouvoir lire le titre de l’ouvrage caché sous la pellicule de
poussière. C’était un recueil de contes et légendes d’Ekarys.
Avide de connaissance il l’ouvrit et commença la lecture sur l’arrivée de la mort carmin sur l’île.
La
journée passa sans que le jeune homme ne s’en aperçoive. Au soir il
entendit quelqu’un monter l’escalier. A sa démarche lourde il reconnu
l’aubergiste. Bauglir sortit et vint à sa rencontre. Son ami lui
proposa de manger quelque chose et son ventre criant famine, il accepta
avec joie.
Le temps passa et le jeune homme dormait très peu,
l’esprit assaillit de question et bizarrement, il voulait veiller sur
sa sœur comme pour la protéger. Mais la protéger de quoi ? Il n’en
avait aucune idée et pourtant il ne s’accordait que des assoupissements
de quelques minutes.
Au bout de six jours, la fatigue devenant
insupportable, il s’endormit, se laissant plonger dans les songes. Le
tintement d’un verre le tira de sa torpeur. Les yeux bouffis par
l’épuisement, il s’étira et vit sa sœur éveillée. Il mit un petit
instant à reprendre ses esprits.
Elle lui sourit le salua et lui
posa une question. Son frère la jugea un instant avant de répondre. Il
lui devait la vérité mais répondit en pesant ses mots comme s'il
craignait de l'effrayer.
Adraylia… Je ne sais pas si tu disposes des mêmes « dons » héréditaires que moi mais lors du combat j’ai pus voir que tu avais eut aussi le droit d’hériter de tes parents… enfin de nos parents… Je vis actuellement mon soixante-dix-septième printemps. D’après ce que j’en sais je tien ça de ma mère… Je ne la connais que très peu. Je sais qu’elle se nomme Alaryanne et qu’elle m’a confié à mon père Luptor après ma naissance. Je suis à sa recherche et j’espérais que tu puisses m’en apprendre un peu plus sur elle et me dire peut être où elle se trouve aujourd’hui.
Sa sœur s’était assise et l’écoutait le fixant de ses grands yeux violets. Bauglir plongea dans son regard espérant une réponse qui pouvait l’aider dans la quête qui lui permettrait de retrouver sa mère.