Sombres desseins (68)
par Valaskü
Le faible nombre des Laemyriens était compensé par leur bravoure sans
faille. Ils attaquaient de front, et les Erronoriens des premiers rangs
avaient rapidement succombés sous les coups meurtriers des hommes de
Galeat. Tout semblait s’opposer à eux. Coincés dans cette ruelle, leur
force ne leur servait à rien. Ils devaient affronter ce nouvel ennemi
rangs par rangs, aucune manœuvre n’étant possible. Ils étaient pris au
piège.
Maugréant et pestant contre ces nouveaux venus, Valaskü
sortit son bâton, et cria des ordres à ses capitaines, qui essayèrent
tant bien que mal de les faire respecter. Le Gorgorothiens eu alors une
idée ; il y avait toujours une bonne technique à adopter, même dans les
situations les plus critiques…
« Nous ne pouvons les attaquer de face....»
Il
chuchota quelques mots à Nostar, dont le visage s’éclairait d’une lueur
mauvaise au fur et à mesure que Valaskü lui dictait son plan. Malgré
les cris et les ferraillements d’épées qui se faisaient de plus en plus
assourdissants, les deux hommes se comprirent parfaitement, et le
Capitaine se hâta de prendre avec lui quelques démons avec lui, et ils
s’éclipsèrent sous le regard machiavélique de Valaskü.
La surprise
était à présent passée, et le combat s’égalisait. Le gros de l’armée
Azkennote s’etait légèrement repliée, de façon à ce que les corps de
leurs compagnons d’armes tombés empêchent toute nouvelle tentative de
charge de la part des hommes de Galeat. Cependant, très peu d’entres
eux étaient tombés, et ils reprirent les hostilités avec une vigueur
accrue par leur sentiment de domination. C’etait le deuxième
affrontement de la coalition contre les Cadrienains et leurs trop
nombreux alliés, et il leur semblait difficile à présent de sortir de
ce bourbier sans pertes importantes.
« Niabea doit être bien aimé pour susciter autant de sacrifices… »
Valaskü
n’avait pas mémoire de faits comparables dans toute l’histoire
Azkennote. Certes il ne la connaissait que très peu, mais une telle
témérité de la part des défenseurs du Cadriena l’intriguait ; plus même
: commençait à lui faire peur. Il restait un grand nombre d’alliés dans
la place, il le savait. Si tous étaient aussi farouches que ces
deux-là, ils rentreraient victorieux certes, mais en nombre restreint.
Les
premiers Laemyriens tombaient. C’est cet instant fatidique, où le vent
de la bataille tournait enfin, que Valaskü choisit pour mettre son plan
en œuvre. Il leva bien haut dans les airs son bâton, et susurra
quelques mots en ancien langage des hommes, aujourd’hui oubliés par le
commun des mortels. Un aigle noir apparut à l’extrémité de son bâton,
et s’envola en direction des habitations jouxtant la ruelle. L’aigle
longea les fenêtres basses, et pénétra dans l’une d’elle. Ce fut le
signal. Le groupe de Nostar apparut à une fenêtre, deux mètres à peine
plus haute que le pavement. Les Laemyriens n’eurent pas le temps de se
rendre compte de se qui se passait, les Gorgorothiens, menés par leur
capitaine, sautaient déjà des ouvertures, pour plonger au milieu des
ennemis, maintenant éparpillés.
- Enfin cette racaille se détruit….
Valaskü cria un ordre bref, et les armées marchèrent en avant. Les Laemyriens étaient débordés, mais Galeat, qui s’etait tenu en retrait des combats, éperonnait à présent son cheval, qui pris de l’allure et rejoignit les rescapés. Subjugués par la présence de leur chef, ils contre-attaquèrent, mais c’etait désormais peine perdue. La bataille etait perdue pour eux, et l’avancée Azkennotes qu’ils avaient interrompues pendant quelques minutes, reprenait.