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Adraylia
13 janvier 2007

Sombres desseins (75)

par Valaskü

Les pas des milliers de guerriers de l'armée Azkennote résonnaient dans les quartiers Cadrienains. Ils marchaient depuis longtemps, sans qu'aucun indice quel qu'il soit désigna la présence proche ou éloigné d'un ennemi. Cette absence flagrante de résistance commençait à se faire pesante, et Valaskü avait préféré faire revenir ses éclaireurs afin de conserver ses troupes dans leur intégralité, prêtes à faire face au moindre cri lancé, à la moindre flèche tirée.

Mais rien, les premiers combats dans la ville basse s'étaient éteints, et un silence religieux avait envahi la cité.
De l'armée du Cadriena, nulle trace. Valaskü savait intuitivement qu'il restait devant eux plus d'ennemis que ceux qu'ils avaient déjà affrontés en contrebas. Qu'aurait-il fait lui-même dans une telle position?


" Faire une sortie désespérée et mourir avec honneur"

, ricana t-il intérieurement.

Non l'état d'esprit des humains n'etait pas comparable au sien. Lui n'avait rien à perdre, à l'exception de sa vie. Les humains avaient toujours eût quantités de secrets à conserver, à transmettre. On ne pouvait en aucun cas s'attendre à un assaut téméraire de leur part. Ils attendraient, patienteraient, et se battraient avec honneur jusqu'au dernier, sans jamais lâcher ce ridicule rêve qu'est l'espoir. Qu'ils cessent d'y croire, et leur fin s'en verrait accélérée.

"Qu'ils rêvent derrière leurs murs...en attendant, nous finirons bien par les en sortir"


La ville haute. Là devait être la clef. Les parties hautes de la cité étaient mal connues des Gorgorothiens, plus habitués aux sombres boyaux immondes de leurs villes maudites. Les Cadrienains avaient l'avantage de connaître le terrain, leur terrain. Ils les harcèleraient jusqu'au bout. Vaincre n'était plus un souci pour Valaskü, avec quatorze mille soldats, la victoire était certaine. Mais les pertes seraient nombreuses, et la bataille finale éprouvante.

"Les briser moralement..."


Une solution comme une autre pour remettre en cause leur bravoure. Lancer des cadavres de prisonniers, empoisonner les sources, autant de techniques utilisées fréquemment par le Gorgoroth. Mais Valaskü avait le sentiment que cela ne serait pas suffisant. Face à la détermination, une seule solution: la mort.

Le terrain changea soudainement. Ils se trouvaient sur une large place, et face à eux se dressait une enceinte haute, derrière laquelle, ils le savaient, se trouvaient les quartiers hauts de la ville. Sur un cri de Valaskü, la marche s'arrêta, et on dressa rapidement camp de base. L'armée était en place, Valaskü donnait ses derniers ordres:


- Les archers devant, tirez sans interruption dans les hauts quartiers. Déchaînez les enfers, et s'il reste le moindre survivant, que celui-ci soit incapable de prendre les armes.


La nuit tombait à nouveau sur le Cadriena. Une nuit qui promettait d'être, sinon victorieuse, riche en événements. Les flèches enflammées des rangs d'archers rendaient la scène spectaculaire, illuminée de mille feux, dernier hommage à un peuple puissant qui allait être blessé en son sein.


"La nuit noire enfin...la dernière couleur qui sera donnée à voir en Cadriena".


Puis détournant le regard de la ville haute, d'ou des cris s'élevaient, la panique ayant fait son oeuvre, il ajouta pour lui-même:

"Cette nuit sera leur dernière"

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